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Coup d’Etat au Gabon, Ali Bongo en résidence surveillée, le président de la centrale électorale arrêté, liesse populaire à Libreville

Des gabonais acclamant des soldats dans les rues de Libreville. |Photo : Capture d’écran Naja TV.

Comme à son accoutumée, Ali Bongo Ondimba était en voie de réaliser son coup de force, en se faisant proclamer président élu par le Conseil gabonais des élections avec 64%, contre 30% à son principal opposant Ondo Ossa. Il ne restait plus qu’à la présidente de la Cour constitutionnelle, la dépravée Marie-Madeleine Mborantsuo, maîtresse de son père avec qui elle a eu un enfant, d’avaliser la fraude. Malheureusement pour lui, et fort heureusement pour le peuple gabonais, juste après la proclamation de ces résultats tronqués, il y a eu des tirs d’armes automatiques dans la capitale. Ensuite, un groupe d’officiers est intervenu sur la chaîne publique Gabon 24, qui est située sur le boulevard de l’indépendance où se trouve également le Palais de bord de mer, la résidence présidentielle.

Les officiers ont déclaré avoir annulé les élections et les résultats tronqués, dissous toutes les institutions, notamment : le gouvernement, l’Assemblée nationale, le sénat, le Conseil économique, social, et environnemental. Ils ont dénoncé une gouvernance irresponsable. Depuis lors, on n’a enregistré aucune réaction des anciens tenants du pouvoir. Le coup d’Etat semble avoir été bien préparé en amont, car le groupe d’officiers qui est apparu à la télévision regroupe des représentants de plusieurs forces de sécurité et de défense : force terrestre, garde présidentielle, police nationale. Depuis lors, la chaîne publique Gabon première diffuse aussi en boucle le communiqué du CNTRI.

Les dernières nouvelles qui nous sont parvenues du Gabon font état de ce que les militaires ont pris le contrôle de tous les points stratégiques de la capitale et sont positionnées devant la présidence de la République, le sénat, l’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle. De même, l’ancien président et fraudeur électoral devant l’Eternel Ali Bongo Ondimbale est désormais en résidence surveillée, “entouré de sa famille et de ses médecins” selon les porte-parole du CTRI. Le président du Conseil gabonais des élections, le corrompu Michel Stéphane Bonda, un ancien conseiller du président Ali Bongo, vient d’être arrêté par les militaires. Une leçon pour tous les apprentis magouilleurs des élections en Afrique.

Dès l’aube, on a enregistré des scènes de liesse populaire avec des foules acclamant les cortèges des policiers et des soldats circulant dans les rues de Libreville à bord des pick-up et des blindés légers. Les gabonais expriment ainsi leur joie d’être, enfin, libérés de l’incurie d’une famille, celle des Bongo Ondimba, qui a pris en otage ce merveilleux pays d’Afrique centrale, caractérisée par le népotisme, l’enrichissement illicite par les détournements des deniers publics, la concussion, et les fraudes électorales tonitruantes. La famille Bongo a régné sur la Gabon pendant 55 ans, dont 41 ans pour le père Omar Bongo Ondimba, et 14 ans pour son fils Ali. Les deux ont ruiné un pays qui avait pourtant toutes ses chances, avec d’immenses richesses en pétrole et en bois.

Devenu impotent à la suite d’un AVC, Ali Bongo a souhaité garder les rennes du pays, le temps de préparer une autre dévolution monarchique du pouvoir en faveur de son fils Noureddine Bongo Ondimba, qu’il avait nommé Coordinateur général des affaires présidentielles, un poste créé juste pour lui, et qui en faisait selon les analystes un ‘‘super directeur de cabinet et numéro deux du régime’’.

Désormais, tout cela est derrière. Le peuple écrit ce jour une nouvelle page de son histoire, débarrassée de ces prébendiers.  

Des gabonais manifestant leur joie dans les rues de Libreville ce matin, à la suite de l’annonce du coup d’Etat contre l’impotent Ali Bongo Ondimba |Photo : Capture d’écran Naja TV.

Ci-après la déclaration du Conseil national de transition et de restauration des institutions.

“ENFIN NOTRE ESSOR VERS LA FELICITE” (OFFICIERS DU CTRI)

Notre beau pays traverse une grave crise politique, institutionnelle, économique et sociale. Aussi, force est d’admettre que l’orgaisation des échéances électorales dites ‘‘élections générales du 26 août 2023’’ n’a pas rempli les conditions d’un scrutin transparent, crédible et inclusif tant espéré par les gabonaises et les gabonais.

A cela s’ajoute une gouvernance irresponsable, imprévisible, qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos. Ce jour, 30 août 2023, nous, forces de défense et de sécurité, réunies au sein du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions, CTRI, au nom du peuple gabonais, et garant de la protection des institutions, avons décidé de défendre la paix, en mettant fin au régime en place.

A cet effet, les élections générales du 26 août 2023, ainsi que les résultats tronqués sont annulés. Les frontières sont fermées jusqu’à nouvel ordre. Toutes les institutions de la République sont dissoutes, notamment : le gouvernement, le sénat, l’Assemblée nationale, la Cour constitutionnelle, le Conseil économique, social et environnemental ; le Conseil gabonais des élections.

Nous appelons la population, les communautés des pays frères installées au Gabon, ainsi que les gabonais de la diaspora, au calme et à la sérénité.

Nous réaffirmons l’attachement du Gabon à ses engagements vis-à-vis de la communauté nationale et internationale.

Peuple gabonais, c’est enfin notre essor vers la félicité.

Que Dieu et les mannes de nos ancêtres, bénissent le Gabon.

Honneurs et gloire à la patrie,

Je vous remercie.