Vue du meeting de Moïse Katumbi (de dos) à Kolwezi ce jeudi 14 décembre 2023 |Photo : Finance-cd.com
De mémoire de Kolweziens, c’est un événement qui restera dans les annales de la ville. De Kolwezi elle-même, mais aussi des localités environnantes, des grappes humaines ont déferlé sur la capitale du Lualaba pour ne pas rater l’arrivée de Moïse Katumbi, engagé dans la phase finale de la campagne. C’est donc sur la terre de ses ancêtres que ce prince de sang royal des Bayeke, descendant en ligne directe du renommé Msiri Mwenda Shitambi Ngelengwa, roi du royaume de Garaganze, l’état le plus puissant de la zone à l’arrivée des colonisateurs, a tenu à terminer sa campagne électorale. Et pour la première étape, c’est un coup de maître.
Escorté par un long fleuve humain de l’aéroport jusqu’à la place de la Poste au centre de la ville de Kolwezi, il a prononcé un discours ferme, rappelant à ses corrégionnaires ses nombreuses réalisations quand il était gouverneur de la province du Katanga entre 2007 et 2016. Il a cité, entre autres, la route Kasumbalesa – Kolwezi via Lubumbashi longue de plus de 400 kilomètres qui a été construite sous son règne.
«Qui avait construit le pont Lualaba ? La route Kasumbalesa jusqu’ici à Kolwezi ? Le pont Lualaba et la route Lubumbashi – Kolwezi ont été construits par moi. Eux, construire, c’est donner de l’argent aux autorités pour les flatter. Ces histoires, nous les refusons. Acclamons d’abord pour les enfants du Grand Bandundu, Équateur, Kongo-Central, Maniema, Goma, Butembo, Kindu, Bunia qui nous ont accueilli avec faste. Nous, nous refusons le tribalisme», a-t-il déclaré à la foule, faisant allusion au Kasaï où des menaces ont été proférées contre son arrivée et où le cortège de son allié Delly Sesanga a été attaquée le dimanche dernier à Kananga.
Le plus grand opposant c’est le peuple
Le candidat d’Ensemble pour la République a qualifié le bilan de l’actuel de l’État de négatif et promis la construction, une fois élu, de nombreuses infrastructures, comprenant routes, écoles, hôpitaux et stades, aussi bien à Kolwezi que dans ses territoires. Sur la même lancée, Moïse Katumbi a indiqué que le plus grand opposant en République démocratique du Congo demeure la souffrance du peuple congolais.
«Est-ce que vous connaissez le grand opposant dans ce pays ? L’opposant c’est vous la population qui souffrez. Comment se présente le bilan du président Félix Tshisekedi ? Son bilan est zéro. Combien de choses ont été construites à Kolwezi ? Seulement leurs maisons. Et voler les minerais. Hier, ils nous ont interdit qu’on puisse aller à Kananga. Sachez bien, les enfants de Kolwezi, est-ce qu’ils ont déjà remis l’argent de RAM ? Nous allons suivre ce dossier une fois élu. Je vous promets, nous allons construire les stades, les routes, les écoles, les hôpitaux, et les jeunes chassés dans les entreprises reprendront leur place. Le problème des routes non asphaltées va finir», a-t-il déclaré devant une foule immense enthousiaste.
Il est 19 heures. Le soleil couchant darde ses ultimes lueurs blafardes à l’horizon. Le meeting s’achève dans la joie. Des dizaines des milliers de Lualabais rentrent chez eux, heureux et convaincus d’avoir participé à un événement qui fera date, à un acte fondateur de quelque chose de grand dans l’histoire du Congo.
Aristote KAJIBWAMI