Les finances publiques congolaises affichent un visage positif à fin juillet 2025. Selon la note de conjoncture mensuelle de la Banque centrale du Congo (BCC), l’État a dégagé un excédent de trésorerie, grâce à des recettes supérieures aux prévisions, portées principalement par les performances de l’administration fiscale.
Recettes au-dessus des objectifs
Sur le mois, les recettes publiques ont atteint 3 725,5 milliards de CDF, dont 3 172,8 milliards collectés par les régies financières. L’essentiel provient des impôts directs et indirects (2 115,5 milliards de CDF), stimulés par le versement du deuxième acompte de l’impôt sur les bénéfices et profits (IBP) pour l’exercice fiscal 2025. La fiscalité douanière a rapporté 621,6 milliards de CDF, tandis que la parafiscalité a généré 435,7 milliards de CDF.
Des dépenses maîtrisées
Les dépenses exécutées en juillet se sont élevées à 3 538,0 milliards de CDF, concentrées sur la paie des agents et fonctionnaires, le fonctionnement des ministères et les rétrocessions.
En cumul depuis janvier, l’exécution du plan de trésorerie affiche toujours un déficit de 2 160,4 milliards de CDF à fin juin, financé en grande partie par les émissions de titres publics.
Marché des titres publics : succès pour une émission en dollar
Dans le cadre de son programme d’émissions, le gouvernement a levé le 29 juillet 60,5 millions USD en Obligations du Trésor libellées en dollars, d’une maturité de 18 mois et rémunérées à 9 %. La demande a été supérieure à l’offre, avec un taux de couverture de 164,6 %.
Au 30 juillet, l’encours global des Bons et Obligations du Trésor atteignait 5 735,8 milliards de CDF, dont 1,8 milliard USD à rembourser en devises et 525,8 milliards CDF en monnaie locale.
Taux de change et réserves : stabilité relative
À fin juillet, le franc congolais s’échangeait à 2 882,42 CDF pour un dollar sur le marché indicatif et 2 884,19 CDF sur le marché parallèle. Par rapport à fin 2024, la monnaie nationale s’est dépréciée de 1,28 % sur l’interbancaire et 0,60 % sur le parallèle.
Les réserves internationales se sont établies à 7,64 milliards USD, soit 2,91 mois de couverture des importations de biens et services.
Produits de base : le cobalt en tête des hausses annuelles
Sur les marchés mondiaux, les prix des matières premières clés pour la RDC ont évolué de manière contrastée. Le cobalt s’est maintenu à 32 650 USD la tonne, en hausse de 35,8 % sur un an. Le cuivre s’affiche à 9 658 USD la tonne (-1,9 % sur la semaine, +9,9 % depuis fin 2024). L’or recule de 1,6 % sur la semaine à 3 326,5 USD l’once, mais reste en hausse annuelle de 26,1 %.
Le pétrole s’établit à 72,42 USD le baril (+4,1 % sur la semaine, -2,7 % depuis fin 2024), sur fond de tensions géopolitiques.
À l’inverse, les produits alimentaires de base sont orientés à la baisse : riz (-12,1 % sur un an), blé (-4,9 %) et maïs (-9,9 %), grâce à des récoltes abondantes et des conditions climatiques favorables.
Commerce extérieur : excédent commercial, mais recul des échanges
À fin avril 2025, la balance provisoire des biens affiche un excédent de 1,94 milliard USD. Toutefois, les exportations ont reculé de 8,9 % et les importations de 16,9 % par rapport à la même période en 2024.
Bref, si la RDC parvient à dégager un excédent de trésorerie en juillet et à maintenir un niveau confortable de réserves, la soutenabilité des finances publiques restera tributaire de la dynamique des recettes fiscales, de la stabilité du marché des changes et de l’évolution des prix des matières premières sur un marché international toujours incertain.
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