M. Dominique Migisha, coordonnateur de l’Agence pour le développement numérique｜Photo : ADN
L’Agence pour le Développement du Numérique (ADN), en collaboration avec le Ministère de l’Économie numérique, a organisé, ce mercredi 8 octobre 2025, à l’Hôtel du Gouvernement, un atelier de restitution de la deuxième évaluation du Plan National du Numérique – Horizon 2025 (PNN).
À moins de trois mois de l’échéance de ce plan, cette rencontre avait pour objectif de faire le point sur l’état d’avancement des 69 projets prioritaires inscrits dans cette feuille de route stratégique, véritable traduction de la vision du Chef de l’État, qui a placé le numérique au cœur de la politique nationale de développement depuis le début de son mandat.
Un retour sur le parcours numérique de la RDC
Dans son allocution d’ouverture, le Coordonnateur de l’ADN, M. Dominique Migisha, a dressé une rétrospective du secteur numérique congolais, depuis les années 1990 jusqu’à aujourd’hui.
Il a rappelé que la RDC avait manqué le virage de la transformation digitale mondiale enclenchée à la fin des années 1990, au moment où le pays traversait la transition post-Mobutu et une période prolongée d’instabilité politique.
Ce n’est qu’avec l’avènement du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo que le numérique s’est imposé comme une priorité stratégique nationale.
M. Migisha a ensuite rappelé les quatre piliers fondateurs du Plan National du Numérique : les infrastructures, les contenus, les usages applicatifs et la gouvernance-régulation — identifiés dès 2019 par les experts congolais comme les bases indispensables pour faire du numérique un levier d’intégration, de croissance économique, de bonne gouvernance et de progrès social.
Il a conclu en soulignant que cet atelier s’inscrivait dans une démarche de redevabilité, encore trop rare dans la gouvernance publique congolaise.
Une évaluation technique et participative
Le Coordonnateur adjoint de l’ADN, M. Jean-Luc Mugogwa Katshelewa, en charge des questions techniques et de planification, a introduit le rapport d’évaluation en expliquant la méthodologie utilisée.
Il a notamment présenté les projets présidentiels, avant que les experts de l’ADN et des ministères sectoriels ne se succèdent pour exposer les avancées enregistrées dans chacun des quatre piliers.
Déjà 58 % de taux de réalisation
Selon les données présentées, le taux global de réalisation du PNN Horizon 2025 s’élève à 58 %, soit 40 projets concrétisés sur 69.
Parmi eux, 17 projets sont totalement achevés et 23 sont désormais opérationnels, tandis que 29 restent à ce jour non démarrés.
M. Mugogwa a indiqué que la principale contrainte demeure le manque de financement public, freinant l’exécution de certains projets à forte dimension régalienne — souvent non bancables et donc peu attractifs pour les investisseurs privés, tels que la construction de centres communautaires Internet dans les territoires ou encore les programmes de formation des fonctionnaires sur toute l’étendue du pays.
Vers une accélération de la transformation digitale
Face au bilan présenté, M. Dominique Migisha s’est félicité de l’engagement présidentiel, récemment annoncé lors de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies : un investissement d’un milliard de dollars américains du Trésor public sur les cinq prochaines années pour soutenir et accélérer la transformation digitale de la RDC.
Cette injection de ressources constitue un nouveau souffle pour la gouvernance numérique et la digitalisation inclusive, et viendra s’ajouter aux 400 millions de dollars de la Banque mondiale et aux 100 millions d’euros de l’Agence française de développement pour la période 2025-2029.
Les débats enrichissants
Au cours de la séance de débats, de nombreuses interactions avec les ministères et institutions représentées ont permis de raffiner le rapport et d’enrichir ses recommandations.
Plusieurs intervenants ont salué l’initiative, peu courante en RDC, de rendre compte publiquement de l’état d’avancement du PNN, soulignant la valeur de cette démarche de transparence et de redevabilité.
La présence ministérielle : un signal fort
Le Ministre de l’Économie numérique, Augustin Kibassa Maliba, a honoré de sa présence la seconde partie de l’atelier, consacrée à la restitution et au rappel des recommandations.
Dans son mot de clôture, il a réaffirmé la volonté du gouvernement de bâtir un écosystème numérique solide, au service des citoyens, des entreprises et des institutions publiques.
Une vision collective pour 2030
Le ministre a déclaré : « À la lumière des enseignements tirés durant cet atelier, et en nous appuyant sur vos recommandations précieuses, il nous revient désormais de tracer collectivement un nouveau chemin. Un chemin où l’innovation technologique ne sera plus un privilège, mais un moteur de progrès adapté à nos réalités et accessible à tous. Un futur où, à l’horizon 2030, notre Nation pleinement digitale saura assumer son rang de hub technologique au cœur de l’Afrique. »
Lancement officiel des nouveaux travaux
Dans la foulée, le ministre a présidé la cérémonie de lancement des travaux des Commissions de rédaction du Plan National du Numérique 2026-2030 et de la Stratégie nationale de l’Intelligence Artificielle, ouvrant ainsi une nouvelle étape structurante de la transformation numérique en RDC.
B.M.
