La Première ministre Judith Suminwa dans son cabinet de travail|Photo : Droits tiers
Alors que des efforts considérables sont réalisés dans le but de mieux servir le souverain primaire, nombreux sont ceux qui ne voient que le verre à moitié vide, oubliant parfois que la République démocratique du Congo (RDC) vit un moment particulier de son histoire sociopolitique, économique et sécuritaire. Le pays traverse un des moments sombres de son histoire. Depuis janvier 2025, le pays est délesté de ses ressources du grand Kivu détournées par l’administration rebelle et en interne, des efforts inouïs sont fournis pour maintenir le cap et un équilibre, même instable. Quelques reformes courageuses et innovantes sont mises en place.
1° Réforme des ressources humaines
Il n’y a point de richesse que d’hommes, dit-on. Décidé de renforcer l’efficacité des services publics et de garantir une gestion plus transparente et équitable des ressources humaines, le Gouvernement Suminwa a dû marquer un super-bond en avant dans la modernisation de l’administration publique en RD Congo en publiant l’annuaire alphabétique et numérique des cadres et agents des services publics de l’État. “Le temps où l’État payait de faux agents doit être révolu. Grâce à cet annuaire, nous pourrons désormais gérer nos ressources humaines de manière plus rigoureuse et transparente, tout en offrant à nos fonctionnaires un cadre de travail digne”, avait déclaré SEM la Première Ministre Judith Suminwa lors de la cérémonie du lancement de cet outil innovant. Ainsi, le Gouvernement Suminwa venait d’introduire le pays dans une nouvelle ère marquée par une nouvelle politique salariale plus équitable, rationnelle et inclusive pour tous, sans discrimination aucune, y compris à l’égard des personnes vivant avec handicap et d’autres personnes vulnérables.
2° Réformes socio-économiques prioritaires
Sous la conduite de la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, l’action du gouvernement se structure autour de quelques principaux axes, à savoir :
1° La rationalisation des finances publiques, notamment la digitalisation de la chaîne des dépenses, la lutte contre la fraude douanière et fiscale ainsi que le renforcement de la traçabilité des flux financiers.
2° Les investissements structurants, prioritairement dans les infrastructures (routes, électricité), l’agriculture (programme de zones agro-alimentaires) et le numérique.
3° La valorisation des ressources stratégiques, comme volonté de capter davantage de valeur ajoutée sur le cobalt et désormais le lithium. Kinshasa cherche à imposer une logique de transformation locale plutôt qu’exporter des minerais bruts.
4° L’inclusion sociale axé sur l’augmentation du budget alloué à l’éducation et à la santé (+18% en 2024 par rapport à 2023).
Par ailleurs, du point de vue macroéconomique, la République démocratique du Congo à travers ses dirigeants, ne baisse pas les bras. Depuis 2021, le pays affiche une croissance parmi les plus élevées d’Afrique subsaharienne : 6,2 % de croissance du PIB (contre une moyenne de 3,8 % en Afrique subsaharienne – Banque mondiale) en 2021, 8,9 % en 2022, 6,7 % en 2023. En 2024, selon les projections du Fonds monétaire international (FMI), le pays est parti pour atteindre 6,5 %, tirée par le secteur minier, les télécoms et les services.
La mobilisation des recettes internes, elle, se porte également bien et permet au gouvernement Suminwa de tenir malgré différentes pesanteurs. Ainsi, les recettes budgétaires sont passées de 5,4 milliards USD en 2018 à plus de 13 milliards USD en 2024, selon les statistiques du ministère des Finances. Par contre, le taux de pression fiscale reste encore faible (13 % du PIB) mais en progression par rapport à la moyenne historique inférieure à 8 %. La dette de la RDC demeure soutenable : 21 % du PIB en 2024, bien en dessous de la moyenne régionale (près de 56 % en Afrique subsaharienne – FMI).
Il faut noter que ces différents chiffres témoignent de la volonté du gouvernement de consolider la stabilité macroéconomique tout en accroissant les marges budgétaires pour l’investissement social.
Signification politique des attaques
Les attaques contre Judith Suminwa traduisent la collision entre « un Congo de rente, où une élite tire profit de l’opacité » et « un Congo de réforme et de souveraineté, où l’État cherche à maximiser les retombées pour la population ».
Ces tensions ne relèvent pas seulement d’une querelle politique. Elles sont le reflet d’une opinion clivée face au choix stratégique opéré par le Gouvernement : les pourfendeurs pour une continuité prédatrice et les parousiaques pour une rupture réformatrice.
Qu’à cela ne tienne, la RDC affiche économiquement une trajectoire positive : croissance robuste, dette soutenable, recettes fiscales en hausse. Politiquement, Judith Suminwa cristallise une dynamique de réforme qui dérange les intérêts égoïstes établis. Et du point de vue social, le Gouvernement s’applique à absorber, avec succès, les effets déstabilisateurs de la guerre à l’Est tout en consolidant les acquis économiques, même privé des recettes du grand Kivu.
Pour le Gouvernement Suminwa, il faut continuer à maintenir la discipline budgétaire, travailler davantage pour attirer les investissements structurants et transformer ses ressources minières en valeur ajoutée locale.
Pour rappel, la prise de fonction de Judith Suminwa à la Primature en Juin 2024 est intervenue dans un contexte de fortes tensions : conflits à l’Est avec plus de 7 millions de déplacés internes (ONU, 2024) ; fragilité institutionnelle avec des décennies de prédation ayant affaibli l’Etat. Alors que le pays faisait déjà face à une tension politique avec la réélection du Président Félix Tshisekedi en 2023 et la relance des réformes économiques, au grand dam des pêcheurs en eaux troubles. Et pourtant, c’est dans ce contexte très nébuleux que l’économie congolaise s’est montrée encore plus résiliente, que le taux de change a été maitrisé au cours de toute l’année 2024 et s’est poursuivi en 2025 jusqu’en ce moment où l’opinion est entrain d’assister, incrédule, à l’élan de valorisation de la monnaie locale face au dollar américain.
Sur le plan civique et politique, le Gouvernement étonne par sa capacité à garantir les libertés fondamentales, en particulier la liberté d’opinion et d’expression dont la liberté de la presse est un corollaire. Jamais la parole n’a été autant libérée en République Démocratique du Congo comme aujourd’hui ! Les médias n’ont jamais été autant accessibles, au-delà du foisonnement des réseaux sociaux et d’autres plateformes en ligne. Malheureusement, le citoyen congolais, sujet de toutes ces libertés protégées par l’Etat, en use et en abuse surtout.
Certains médias sont devenus des caisses de résonnance d’une certaine tendance affichée à s’attaquer aux institutions et surtout à dénier le prestige lié à certaines fonctions de l’Etat. Un espace où des gens qui en savent toujours tout sur tout, sauf sur eux-mêmes, se donnent la mission de critiquer toutes les initiatives du Gouvernement, de prendre faits et cause pour les ennemis du peuple, tout cela, tenez : au nom de la liberté d’opinion et d’expression que leur accorde ce même Gouvernement qu’ils critiquent soi-disant pour inefficacité et dictature.
Plus que jamais les indicateurs du Gouvernement Suminwa sont verts et les réformes en cours laissent entrevoir un luminion d’espoir. Une chose est sûre : lorsqu’il y a changement, disent les philosophes, tout ne change pas en même temps. Les congolais et les médias sont libres de donner leur avis sur les initiatives du Gouvernement, mais dans les limites du couple « Liberté-Responsabilité ».
Par ailleurs, quand est ce que la notion de bien collectif reviendra sur le devant de la scène, s’interrogent les congolais épris de bon sens ? Certes, notre pays a d’énormes problèmes accumulés depuis des décennies d’ingérence politique et publique, mais est-il normal que des citoyens congolais, au nom de la liberté d’expression, passent leurs temps à critiquer et scier la branche sur laquelle ils sont assis tout en relayant avec fierté les attaques des ennemis de la République ? Toute cette énergie de haine pourrait faire bloc contre l’ennemi. Y avez-vous pensé ?
Olivier KAFORO,
Journaliste, DG de Chronik’Eco.







