Des habitants du village Mukenge wa Biduaya contemplent avec désespoir la destruction de la route par l’érosion|Photo : Droits tiers
Encore en construction, la route nationale numéro 1 entre Tshikapa, capitale provinciale du Kasaï, et Kananga, celle du Kasaï central, est déjà coupée par une érosion. Ce désagrément est survenu au niveau du village Mukenge wa Biduaya dans le territoire de Tshikapa, à 20 km de Kamuesha, et 80 Km à l’est de la ville de Tshikapa.
En effet, l’érosion a atteint la route qui venait d’être construite il y a quelques mois, et a amené la terre qui soutenait l’infrastructure à cet endroit, causant d’énormes trous dans la chaussée, et laissant une partie de la route flottant sans soutien en dessous en attendant de s’effondrer carrément dans le ravin causé par l’érosion. «C’est un vrai gâchis», s’énerve un habitant du village. Qui ajoute : «une érosion ne surgit pas brusquement en un jour. Ça vient petit à petit. Les autorités ont vu comment cette érosion avançait et n’ont rien fait. Et même la société qui construit la route a bien constaté dans son étude de terrain qu’il y avait cette menace, elle aurait dû donc entreprendre des travaux de lutte contre cette érosion en amont, mais elle a préféré continuer les travaux. Voilà qui nous amène à cette situation».
Déjà, le 26 décembre 2024 le député national Théodore Kazadi Muayila, élu de Tshikapa, avait lancé une alerte pour une intervention urgente contre cette érosion. «Nous sommes arrivé à Tshikapa chef-lieu de la province du Kasaï ce mercredi pour mobiliser notre population d’accueillir le Chef de l’État avec enthousiasme. Mais lors de notre descente dans le territoire de Tshikapa, ma base électorale, précisément à Kamuesha, nous avons constaté qu’un ravin avançant à grande vitesse menace de couper la route nationale N°1 en deux au niveau du village Mukenge wa Biduaya, entre les agglomérations de Kakumba et Kamuesha, dans le territoire de Tshikapa», avait-il déclaré à nos confrères de l’ACP.
Et de renchérir : «je viens de palper la réalité personnellement. Donc, si seulement dans un proche avenir une intervention urgente n’est pas envisagée, cette route risque d’être coupée en deux et les échanges commerciaux entre Kinshasa, passant par Kikwit, via Tshikapa vers Kananga et vice versa, seront interrompus. (…) Je demande au FONER (Fonds national d’entretien routier) et à l’OVD (Office de voirie et drainage) de se pencher urgemment, pour juguler cette catastrophe naturelle et protéger la route nationale N°1, qui est une infrastructure majeure».
Malheureusement, ces appels n’ont pas été entendus, et aujourd’hui la réalité malheureuse est là. La route est bien coupée, et il va falloir des travaux immenses pour juguler cette érosion, et remblayer le ravin qui s’est formé en dessous de l’infrastructure. Et l’intervention doit se faire vite avant que l’érosion ne s’étende davantage et détruise durablement cette route qui revêt une grande importance pour relier les provinces du Congo les unes aux autres sur l’axe Kongo central – Haut Katanga. Sollicités, les dirigeants d’Arab contractors n’ont pas souhaité réagir.
Belhar MBUYI