Longtemps perçu comme un homme de caractère, prêt à tout sacrifier pour défendre ses convictions, Vital Kamerhe vit aujourd’hui l’un des épisodes les plus sombres de sa carrière politique. Menacé de destitution par une pétition initiée par Crispin Mbindule, ancien compagnon de parti désormais rallié à l’UDPS, le président de l’Assemblée nationale est réduit à défendre sa survie politique.
La pétition, qui a déjà récolté 262 signatures, dépasse largement la majorité requise. Dans un tel contexte, la logique aurait voulu que Kamerhe prenne acte et démissionne pour quitter ses fonctions avec honneur. Mais au lieu de cela, il a choisi de s’accrocher à son poste, quitte à donner l’image d’un dirigeant affaibli et désespéré.
À la veille de la rentrée parlementaire, une polémique a éclaté autour de l’augmentation soudaine du salaire des députés, passé de 15 000 à 20 000 dollars. Beaucoup y ont vu une tentative d’apaisement ou de marchandage politique. Puis, devant ses pairs, Kamerhe s’est publiquement excusé auprès de ceux qui auraient pu être offensés par ses paroles ou ses actes, allant jusqu’à solliciter une réunion à huis clos avec les pétitionnaires pour tenter de les convaincre. Mais la manœuvre a échoué. En se morfondant ainsi dans la demande de pardon, il a perdu sa dignité devant l’opinion publique rassemblée.
Vital Kamerhe a ensuite organisé une obstruction indigne d’une personnalité qui se prévaut démocrate : les pétitionnaires ont trouvé portes closes et les membres du bureau de l’Assemblée portés disparus. Déterminés, ils ont dû recourir à un huissier de justice pour déposer officiellement leur texte. Un épisode inédit qui, selon plusieurs observateurs, illustre la fin d’un cycle pour le speaker de la chambre basse.
De nombreux députés lui reprochent son arrogance et son isolement croissant. Plus grave encore, une rumeur persistante évoque l’existence d’un compte à la Rawbank, alimenté par des fonds en provenance de l’Assemblée nationale. Si elle venait à être confirmée, cette affaire pourrait ouvrir la voie à des poursuites judiciaires.
Tout porte à croire que, pour Vital Kamerhe, les carottes sont bel et bien cuites. Sa page à la tête de l’Assemblée semble définitivement tournée.
Mbuta MAKIESE
 
            
 
	





