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Porte-parole du chef de l’Etat, Tina Salama victime d’attaques mensongères sur les réseaux sociaux

«Les femmes en politique, ça ne devrait pas donner lieu à des rires, des attaques injustifiés ou des plaisanteries», disait avec raison Simone Veil. L’ancienne présidente du Parlement européen mesurait, mieux que quiconque, les difficultés qui jalonnent le parcours d’une femme dans un monde politique où règne la misogynie. Elle, femme de caractère s’il en est, qui, jeune ministre de Valéry Giscard d’Estaing, dut essuyer insultes et propos de “soudards” en novembre 1974, pendant les 25 heures du débat sur l’interruption volontaire de grossesse. Avec courage, elle sut faire face à des adversaires déchaînés, dans un climat d’une brutalité inouïe. Elle n’a pas cédé. Cinq décennies après cet épisode, la condition de la femme en politique est toujours aussi pénible. Sur les berges du fleuve Congo, c’est une journaliste, l’une des plus brillantes du pays, passée au cabinet du chef de l’Etat, qui est victime des assauts des soudards.

Depuis plusieurs jours, Tina Salama, Porte-parole du président de la République, est la cible d’une folle rumeur qui circule sur les réseaux sociaux. L’objectif bien compris est de discréditer cette femme qui occupe un poste important sur l’échiquier politique national. Pourtant, Mme Salama a gagné ses galons et le respect de ses confrères et du public par ses qualités unanimement reconnues. D’abord, sa formation. Elle est titulaire une licence en journalisme, option : Politique Extérieure, obtenue à l’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC) en 2012 ;  et d’un Master 2 en Management des Médias obtenu en 2019, à l’École Supérieure de Journalisme de Lille (ESJ Lille) en France, le nec plus ultra de la formation des journalistes en France.

Ensuite, ses compétences. Journaliste à la Radio Okapi, une radio de l’ONU qui couvre tout le territoire national, pendant 18 ans, soit de 2001 à 2019, elle en fut la Directrice adjointe en charge des programmes de 2015 à 2019 et l’unique femme de l’équipe dirigeante. En 2015, elle est nommée « Ambassadrice de l’ONU auprès de la Jeunesse congolaise ». En avril 2019, elle est la Porte – parole adjointe du Président de la RDC, avant d’être nommée comme Porte-parole titulaire à la suite du décès de Kasongo Mwema Yamba

Coupable d’être brillante

Comme le chante si bien l’orchestre franco-antillais Kassav, il faut simplement «laisser parler les gens». S’il est vrai que les informations mensongères et le journalisme de caniveau ont toujours existé, leur influence s’est vue décupler avec l’avènement des réseaux sociaux qui leur servent de tremplin pour diffuser à la vitesse grand V et avec une efficacité redoutable des fausses informations, des diffamations et des atteintes à l’honneur des gens. Celles-ci peuvent causer un grave tort aux personnes injustement visées. Le fait d’être une femme et de réussir devient une raison pour certains esprits abâtardis de lancer une campagne d’intoxication de l’opinion, souvent en dessous de la ceinture, touchant l’honorabilité de la femme en ce qu’elle a de plus cher : sa dignité de femme.

Face à cette batteries de fakes diffusés contre sa personne, Mme Salama a réagi en dénonçant avec fermeté ces stéréotypes persistants : «Trop souvent, les femmes en politique sont réduites à des images dégradantes. Malgré les efforts du Chef de l’État pour promouvoir la parité, certains continuent de penser qu’une femme ne peut atteindre de hautes responsabilités que par d’autres moyens que ses compétences. J’en ai souvent fait les frais», a-t-elle confié à des confrères.

Décidément coupable d’être brillante et de réussir par ses compétences, Tina Salama sait, malgré tout, faire preuve de sérénité malgré la méchanceté des attaques contre sa personne. Sur sa page Facebook, elle a préféré s’élever au-dessus des vociférateurs de la haine, en relayant un conte africain dont la moralité est qu’il est des combats que la noblesse d’âme se refuse à livrer, des affronts que la dignité choisit d’ignorer. Ce qui illustre la sagesse que lui confère la véritable grandeur : laisser mourir de leur poison des individus misogynes et malveillants, finalement indignes de sa confrontation et qui ne méritent même pas l’honneur de son inimitié.

Belhar MBUYI