La promesse faite par le président Félix Tshisekedi, le 24 décembre 2024 à Kananga, d’assurer le lancement effectif et le financement de la centrale hydroélectrique de Mbombo, tarde à se concrétiser. Neuf mois après cette annonce, aucun signe tangible n’atteste de l’avancement du projet.
Malgré les déclarations rassurantes, mais jugées manipulatrices et intimidantes, de l’Agence nationale de l’électrification et des services énergétiques en milieux rural et périurbain (ANSER), le chantier reste à l’arrêt. L’optimisme affiché avant l’arrivée du chef de l’État à Kananga, lorsqu’ANSER affirmait disposer des fonds nécessaires, s’est vite dissipé. Lancés officiellement en février 2025 par le gouverneur Joseph Moïse Kambulu, les travaux n’ont duré que moins de deux mois.
Depuis avril 2025, toutes les entreprises engagées ont suspendu leurs activités, faute de financement. Aucun centre du Kasaï central ne fonde plus d’espoir sur ce projet, et l’ANSER n’a publié aucune communication officielle pour éclairer l’opinion.
D’après une enquête de Financecd.com, aucune source fiable de financement n’a été identifiée. L’ANSER reste incapable de répondre à des questions clés, notamment :
- L’origine et le montant global des fonds ;
- Le non-respect des délais prévus pour les études préalables ;
- L’absence de l’ARMP dans la procédure et la clarté des modalités de financement.
Des experts soulignent que les études pour une centrale hydroélectrique nécessitent au minimum trois ans afin de comprendre le comportement des eaux durant toutes les saisons. Or, dans ce cas, ANSER a déclaré les avoir clôturées en moins de cinq mois, avant d’annoncer précipitamment la réalisation du projet.
Face à ce flou, les organisations de la société civile du Kasaï central maintiennent la pression sur les autorités. Le samedi 20 septembre 2025, elles ont organisé une marche à Kananga pour exiger le financement effectif de la centrale de Mbombo.
Stéphane Joël Kande