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Face à la foule de partisans à Bukavu, Félix Tshisekedi, martial, menace Paul Kagame

Félix Tshisekedi lors de son meeting de campagne sur la Place de l’indépendance de Bukavu Photo : Finance-cd.com

Après l’espace Grand Katanga, Félix Tshisekedi a mis le cap sur le Sud Kivu. Première étape : la ville de Bukavu, qu’il a joint en milieu d’après-midi. Après une longue procession qui est partie de l’aéroport de Kavumu, c’est en début de la nuit qu’il a atteint la place de l’indépendance, au centre-ville de la capitale du Sud Kivu. C’est sur un ton martial qu’il a commencé son discours, abordant en premier les questions sécuritaires.

«Au niveau sécuritaire, vous n’avez rien à craindre. J’étais en train de mettre en œuvre des politiques pour rendre nos populations plus heureuses, malheureusement, il y a eu des voisins qui ont eu leurs yeux plus grands que leur ventre. Il avait l’habitude de piller nos richesses, mais cette fois-ci, il a rencontré un fils du pays bien décidé de lui résister», a-t-il commencé. Avant d’expliquer que, selon lui, les malheurs du Congo ont commencé lorsque en 1997, l’AFDL est entrée en RDC pour «soi-disant combattre la dictature».

«Au lieu de démocratiser le pays, ils ont tué des millions de congolais et personne dans la communauté internationale n’a élevé la voix. Les Congolais sont abandonnés seuls, les terroristes ADF sévissent dans le territoire de Beni, le président rwandais a relancé les terroristes de M23. Dès le début de premières attaques du M23, je lui ai posé la question très fraternellement, il a nié», a expliqué le candidat n°20, suscitant l’enthousiasme de la foule. Sur sa lancée, il a proféré des menaces au président Paul Kagame : «Je voudrais m’adresser au président rwandais. Comment il a fait le choix de se comporter comme Hitler avec des visées hégémonistes, je lui dit qu’il va finir aussi comme Hitler».  

Continuant sur sa lancée, il a déclaré que lors des sommets sur la recherche de la paix, le chef de l’Etat rwandais a continué de nier. «Mais depuis lors, le monde sait que c’est le Rwanda qui est en train déstabiliser la RDC par le biais du M23. Nous avons demandé en vain des sanctions contre ce pays qui se comporte de façon à déstabiliser toute l’Afrique de l’est. Comme nous n’avons pas de réponse de la communauté internationale, nous avons décidé de prendre nos responsabilités», avance-t-il, sous les applaudissements du public. Et d’expliquer avoir organisé la montée en puissance des forces armées de la RDC, et intégré les ‘‘Wazalendo’’ (patriotes en Swahili, les anciennes milices Maï-Maï) dans la réserve nationale. Il a ainsi exhorté «tous les jeunes de se mobiliser pour entrer dans l’armée ou dans la réserve nationale».

Inverser la tendance

Après le volet sécuritaire, le président sortant a déclaré devoir aborder son projet politique. Immédiatement, la foule a commencé à crier en chœur pour réclamer la baisse du dollar sur le marché de change. «Attendez, j’y arrive !», a temporisé Félix Tshisekedi avec sérénité. Avant de se lancer : «Je disais que nous avons commencé un mandat très difficile, nous avons connu deux années très, très difficiles avec nos amis du FCC. Mais cela ne nous a pas empêché de travaillé pour le peuple congolais».

Après avoir expliqué le grand œuvre de son mandat, à savoir la gratuité de l’enseignement de base, il a renchéri : «Je vous fais un engagement que si vous me faites confiance, je vais passer à la gratuité de l’enseignement secondaire». Et de d’égrener ce qu’il présente comme des progrès de son mandat : «Lorsque nous sommes arrivés, les réserves de change étaient à 800 millions, aujourd’hui nous sommes à 5 milliards. Lorsque nous sommes arrivés, le budget était de 5 milliards de dollars, aujourd’hui à 16 milliards. Tout cela démontre que nous sommes en train de progresser. Au niveau de la santé que nous avons placé comme priorité, nous avons instauré la couverture maladie universelle. Depuis lors, nous avons commencé avec les catégories les plus vulnérables, la mère et l’enfant, avec la gratuité des accouchements».  

Il a parlé par la suite du programme de développement des 145 territoires, le PDL-145. Avant de revenir à la question du taux de change soulevé par la foule. «Je vous ai entendu parler du dollar ici. Le dollar n’est pas une monnaie congolaise. La monnaie congolaise c’est le franc congolaise. Nous produisons peu, et nous recourons à cette monnaie pour importer les produits que nous pouvons nous-mêmes produire. Je vous propose de d’inverser cette tendance en produisant nous-mêmes nos produits», a-t-il conclu.  

MULOPWE wa ku DEMBA